lundi 4 mars 2013

Chichicastenango, dans le Quiche


Dimanche le 3 mars 2013

Nous prenons une navette tout de suite après déjeuner pour aller à Chichicastenango. C'est aujourd'hui jour de marché à Chichi et on pourra voir l'un des plus beaux et des plus gros marché du pays en pleine action. Nous partons de Panajachel vers 8h30 et arrivons à destination vers 9h45. En cours de route nous franchissons quelques grosses montagnes et passons au travers de quelques petits villages. Sur le bord de la route, on vend l'essence au bidon de 1 gallon. Il y a bien des choses qui se vendent en très petite quantité au Guatemala : savon à laver en sachets, couches pour bébé en paquet de 5...Ce n'est évidemment pas économique mais quand on n'a pas d'argent, on achète souvent au jour le jour.



Chichicastenango se situe sur une butte au centre d'une petite vallée entourée de grosses montagnes. Nous sommes en pays Quiche et la majorité des habitants de la ville et des alentours parlent Quiche d'abord et avant tout. Il s'agit de l'une des 23 ou 24 langues Mayas du Guatemala.

Nous commençons la visite de la ville en allant sur une petite colline tout près de la ville. On accède au sommet par un petit sentier qui serpentent parmi les pins. Tout en haut, il y a un lieu sacré. C'est ici que, fuyant les espagnols, les mayas locaux ont transporté une pierre sacrée appelée Pascual Abaj. Beaucoup de mayas pratiquent encore les anciens rites religieux de l'époque précolombienne. Certains exclusivement et d'autres pratiquent un mélange de christianisme et d'animisme. Nous assistons à la prière d'une jeune femme agenouillée devant la pierre sacrée.



Tout près de là un chaman assiste une famille dans ses prières. On a brûlé des œufs, un poulet et des aiguilles de pins et l'on prie avec des cierges de différentes couleurs, chacune ayant une signification particulière.



Un peu plus loin, une autre famille est en train de se faire prédire l'avenir par un autre chaman qui fait sa lecture dans des fèves rouges éparpillées sur un bout de tissus. De cette manière on peut notamment se faire diagnostiquer des maladies ou encore s'assurer que les noces à venir ne seront pas célébrées en vain.

Nous redescendons de la colline et arrêtons dans un atelier-musée tout en bas. La spécialité des artisants : Les masques qui seront utilisés dans les fêtes religieuses et la sculpture de San Simon, un saint très vénéré des mayas et que l'on représente avec une moustache, un chapeau et une cigarette au bec. 


San Simon avec sa moustache, son chapeau et sa cigarette, à côté d'une pierre sacrée maya

Avec beaucoup d'argent, on s'achète un saint pour la maison


 Un peu plus loin nous arrêtons à l'atelier de Don Gerardo qui fabrique des couteaux et des machettes depuis 60 ans. Il coule son bronze lui-même et y a joute de la corde de bœuf comme ornementation. Je me laisse séduire et lui achète une petite machette que j'encadrerai à la maison.

Les couteaux et machettes de Don Gerardo: acier, bronze et corne


Nous remontons vers le marché public où nous passons environ deux heures. Il y a tellement à voir. Cela prendrait quelques jours pour faire le tour de tous les étals. Les tissus sont vraiment superbes et pas chers du tout. Si on avait de la place.... Nous succombons finalement pour un magnifique centre de table tissé à la main avec des dessins très complexes.

Le bus entre la montagne et la ville


C'est beau, c'est frais, c'est propre et c'est bon!

Tout ce qu'il faut pour le tissage à la main

Couvre-lit ou oeuvre d'art?  Moins de 100$. Qui dit mieux?



Nous visitons aussi les deux églises qui jouxtent le marché. Dans la première qui date des années 1525 je prend une photo avant que l'on m'informe que c'est prohibé. L'atmosphère est magique ici. Déjà sur le parvis, on peut assister à tout un spectacle : ventes de fleurs, petits feux cérémoniels, etc. Dans l'église, des chamans ont allumé des cierges ici et là et les fidèles qui viennent prier ici invoquent souvent des saints qui correspondent en tous points aux anciens dieux mayas.




Dans la seconde église, il y a une petit salle mal éclairée tout au fond. Nous entrons à peine et en ressortons tout de suite de peur de déranger la cérémonie chamanique de lecture dans les haricots rouges qui est en train de s'y dérouler. Cela nous rappelle vraiment le Chiapas qu'on avait visité il y a une vingtaine d'année et où l'on avait pu assister à d'autres cérémonies dirigées par des chamans.

Nous revenons à Panajachel en fin d'après-midi avec des belles couleurs et de beaux motifs dans la tête. Que de travail tout ce tissage! Un seul huipil, tunique que portent les femmes, prend facilement de deux à trois mois à tisser.

Une belle machine à coudre neuve!  Fonctionne sans électricité! 


Après une petite sieste, le ménage des photos et le blog, nous allons souper chez l'italien ce soir. Un excellent souper dans un beau restaurant avec quatre murs et un toit où l'on peut manger à l'abri du très fort vent qui persiste toujours. On nous dit que la plupart des bateaux ne sont pas sortis aujourd'hui à cause des trop grosses vagues. Nous espérons que le vent tombera cette nuit car demain on veut traverser le lac pour aller à Santiago Atitlan.   

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