Dimanche le 3 mars 2013
Nous prenons une navette tout de suite
après déjeuner pour aller à Chichicastenango. C'est aujourd'hui
jour de marché à Chichi et on pourra voir l'un des plus beaux et
des plus gros marché du pays en pleine action. Nous partons de
Panajachel vers 8h30 et arrivons à destination vers 9h45. En cours
de route nous franchissons quelques grosses montagnes et passons au
travers de quelques petits villages. Sur le bord de la route, on
vend l'essence au bidon de 1 gallon. Il y a bien des choses qui se
vendent en très petite quantité au Guatemala : savon à laver
en sachets, couches pour bébé en paquet de 5...Ce n'est évidemment
pas économique mais quand on n'a pas d'argent, on achète souvent au
jour le jour.
Chichicastenango se situe sur une butte
au centre d'une petite vallée entourée de grosses montagnes. Nous
sommes en pays Quiche et la majorité des habitants de la ville et
des alentours parlent Quiche d'abord et avant tout. Il s'agit de
l'une des 23 ou 24 langues Mayas du Guatemala.
Nous commençons la visite de la ville
en allant sur une petite colline tout près de la ville. On accède
au sommet par un petit sentier qui serpentent parmi les pins. Tout
en haut, il y a un lieu sacré. C'est ici que, fuyant les espagnols,
les mayas locaux ont transporté une pierre sacrée appelée Pascual
Abaj. Beaucoup de mayas pratiquent encore les anciens rites
religieux de l'époque précolombienne. Certains exclusivement et
d'autres pratiquent un mélange de christianisme et d'animisme. Nous
assistons à la prière d'une jeune femme agenouillée devant la
pierre sacrée.
Tout près de là un chaman assiste
une famille dans ses prières. On a brûlé des œufs, un poulet et
des aiguilles de pins et l'on prie avec des cierges de différentes
couleurs, chacune ayant une signification particulière.
Un peu plus loin, une autre famille est
en train de se faire prédire l'avenir par un autre chaman qui fait
sa lecture dans des fèves rouges éparpillées sur un bout de
tissus. De cette manière on peut notamment se faire diagnostiquer
des maladies ou encore s'assurer que les noces à venir ne seront pas
célébrées en vain.
Nous redescendons de la colline et
arrêtons dans un atelier-musée tout en bas. La spécialité des
artisants : Les masques qui seront utilisés dans les fêtes
religieuses et la sculpture de San Simon, un saint très vénéré
des mayas et que l'on représente avec une moustache, un chapeau et
une cigarette au bec.
San Simon avec sa moustache, son chapeau et sa cigarette, à côté d'une pierre sacrée maya |
Avec beaucoup d'argent, on s'achète un saint pour la maison |
Un peu plus loin nous arrêtons à l'atelier
de Don Gerardo qui fabrique des couteaux et des machettes depuis 60
ans. Il coule son bronze lui-même et y a joute de la corde de bœuf
comme ornementation. Je me laisse séduire et lui achète une petite
machette que j'encadrerai à la maison.
Les couteaux et machettes de Don Gerardo: acier, bronze et corne |
Nous remontons vers le marché public
où nous passons environ deux heures. Il y a tellement à voir.
Cela prendrait quelques jours pour faire le tour de tous les étals.
Les tissus sont vraiment superbes et pas chers du tout. Si on avait
de la place.... Nous succombons finalement pour un magnifique centre
de table tissé à la main avec des dessins très complexes.
Le bus entre la montagne et la ville |
C'est beau, c'est frais, c'est propre et c'est bon! |
Tout ce qu'il faut pour le tissage à la main |
Couvre-lit ou oeuvre d'art? Moins de 100$. Qui dit mieux? |
Nous visitons aussi les deux églises
qui jouxtent le marché. Dans la première qui date des années 1525
je prend une photo avant que l'on m'informe que c'est prohibé.
L'atmosphère est magique ici. Déjà sur le parvis, on peut assister
à tout un spectacle : ventes de fleurs, petits feux
cérémoniels, etc. Dans l'église, des chamans ont allumé des
cierges ici et là et les fidèles qui viennent prier ici invoquent
souvent des saints qui correspondent en tous points aux anciens dieux
mayas.
Dans la seconde église, il y a une
petit salle mal éclairée tout au fond. Nous entrons à peine et en
ressortons tout de suite de peur de déranger la cérémonie
chamanique de lecture dans les haricots rouges qui est en train de s'y
dérouler. Cela nous rappelle vraiment le Chiapas qu'on avait visité
il y a une vingtaine d'année et où l'on avait pu assister à
d'autres cérémonies dirigées par des chamans.
Nous revenons à Panajachel en fin
d'après-midi avec des belles couleurs et de beaux motifs dans la
tête. Que de travail tout ce tissage! Un seul huipil, tunique
que portent les femmes, prend facilement de deux à trois mois à
tisser.
Une belle machine à coudre neuve! Fonctionne sans électricité! |
Après une petite sieste, le ménage
des photos et le blog, nous allons souper chez l'italien ce soir. Un
excellent souper dans un beau restaurant avec quatre murs et un toit
où l'on peut manger à l'abri du très fort vent qui persiste
toujours. On nous dit que la plupart des bateaux ne sont pas sortis
aujourd'hui à cause des trop grosses vagues. Nous espérons que le
vent tombera cette nuit car demain on veut traverser le lac pour
aller à Santiago Atitlan.
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